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La rue partagée

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L’espace urbain tel que nous le connaissons aujourd’hui est régi par les règlements. Zones à usage particulier, défense de stationner, sens uniques, etc. Nous sommes tous les jours confrontés à une multitude de règles que nous suivons plus ou moins à la lettre, puisque celles-ci nous empêchent de sombrer dans un chaos urbain.

Mais ces règles sont-elles si bénéfiques lorsqu’on parle de « rues vivables » et d’espaces conviviaux ? Il semblerait que nous nous dirigeons vers une nouvelle façon de penser la ville, où les espaces délimités et divisés sont délaissés au profit d’espaces partagés.

En regardant la forme de certaines rues, il est facile de comprendre comment les automobilistes se permettent de rouler aussi vite ou de ne pas être plus conscients des piétons qui les entourent. Si des trottoirs existent, c’est pour que les piétons s’y déplacent. Les automobilistes ne se sentent donc pas interpellés en roulant dans la rue puisque physiquement, elle semble leur appartenir.

Hans Monderman, père du Shared Space, a véritablement révolutionné la façon de penser la ville en préconisant un espace sans signalisation, sans division physique et sans délimitation, pour inciter les usagers de la rue à la partager équitablement. Selon lui, un espace partagé incite les usagers à être plus conscients les uns des autres puisqu’aucun espace ne semble leur appartenir spécifiquement. Monderman a prouvé sa théorie avec la place publique de Drachten, aux Pays-Bas, qui voit passer quelque 20 000 conducteurs par jour. Avec son nouvel aménagement, la place est devenue un exemple de bonne pratique urbanistique à travers le monde.

C’est maintenant au tour du Royaume-Uni de se lancer dans le Shared Space. Le gouvernement britannique a récemment complété une étude sur les effets de la rue partagée qui démontre qu’en enlevant les trottoirs des rues, la vitesse moyenne des véhicules passe en dessous de 30km/h. Par ailleurs, l’étude affirme que les automobilistes des rues partagées sont 14 fois plus susceptibles de donner la priorité aux piétons que sur une rue traditionnelle.

Suite à cette étude, Londres a transformé sa célèbre Exhibition Road en rue partagée, avec des résultats plus que positifs. Non seulement l’espace profite aux usagers de la rue, mais il crée également un lien entre les divers musées et institutions culturelles qu’on retrouve le long de la rue. Une délimitation est tout de même présente puisque l’espace piéton est composé d’un matériau différent que celui de l’espace automobile. Cette légère différence permet aux personnes non-voyantes ou malvoyantes de s’orienter plus facilement. Par ailleurs, le déplacement des personnes à mobilité réduite est facilité grâce à l’absence de trottoirs.

À Montréal, la rue Saint-Viateur pourrait faire l’objet d’une rue partagée. Le regroupement ruepublique, anciennement connu sous Mile-End sans voitures, a lancé l’idée lors de ses diverses Journées des bons voisins.

Que pensez-vous de la rue partagée à Montréal ?


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